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Eric Turpin   chef opérateur image - directeur de la photographie

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Le souffle de la guerre chimique

Documentaire (78mn) réalisé par Fabienne Lips-Dumas, produit par Seppia Film, diffusé sur Arte en 2015.

 
Un tournage passionnant et très émouvant en Jordanie dans les camp de réfugiés syriens, au Kurdistan irakien à Halabja ville martyrisée au gaz moutarde en 1988, à Gaziantep en Turquie près de la frontière syrienne et enfin en Chine en Mandchourie infesté d'obus chimiques abandonnés par les japonais.

Quand j'ai rencontré Fabienne elle avait déjà une idée assez précise sur l'image qu'elle désirait pour son film, des ciels sombres, des profondeurs de champs minimum, les ITW en regard-caméra pour les victimes. Elle voulait une image belle et malsaine à la foi, une image envahie de flou au couleur légèrement décalée pour accentuer l'effet de pollution, de gaz.

Pour tous les plans extérieurs j'avais installé à demeure un filtre Dégradé Soft ND9 et quelquefois un Dégradé verdâtre, pour donner cet aspect malsain au ciel éclatant du moyen orient. Les ITW était souvent tourné avec un objectif à bascule Canon 17mm qui s'est révélé à l'usage difficile à contrôler. Finalement l'effet de flou, d'évanescence que Fabienne voulait donner à l'image de son film a été traité en grande partie à l'étalonnage sur DaVinci par Christophe Reynaud à Strasbourg. C'est assez simple de gérer un effet de flou avec ce logiciel, on peut le contrôler beaucoup plus efficacement que sur le tournage. Je n'ai malheureusement pas pu assister à l'étalonnage mais je remercie Christoffe Reynaud pour son très beau travail, l'image du film est tel que nous l'avions imaginée.

J'ai rejoint l'équipe pour la 2ème partie du tournage. Fabienne avait déjà travaillé une quinzaine de jour en Belgique et en France avec le chef opérateur belge Patrick Michaux. Patrick avait tourné avec une caméra Sony Next, des optiques Canon montés sur une bague MetaBones. Pour ma part la production m'a imposé de travailler avec une Panasonic F100 muni d'un enregistreur externe ProresHQ 422. Je suis plutôt un fan du Micro 4/3 mais j'étais un peu effrayé à l'idée de concurrencer la faible profondeur de champ d'un équivalent 24x36mm avec mon petit capteur Micro 4/3. Au moment du tournage la bague MetaBones pour Micro 4/3 n'existait pas encore. J'ai tourné la plupart des plans avec un zoom Olympus 14-35mm F:2. La grande ouverture de cet objectif a largement compensé la petitesse du capteur.


 
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